Le premier vol a lieu un joli samedi après-midi. J'ai attendu des conditions de vol plutôt calme car je ne sais absolument pas à quoi m'attendre avec cette voilure non réglée et dont rien ne me garantit le bon centrage. Ce premier vol se fait à vue et non en immersion : pourtant, je me suis au préalable familiarisé à l'immersion avec l'APéro, et de très nombreuses heures de vol passées sur simulateur grandeur depuis des années m'ont largement mis dans le bain.... Mais, c'est la toute première fois que je vais piloter un appareil de ce type, et je suis en quelque sorte, terrorisé par la lenteur : auparavant, tous mes appareils étaient rapides, avec une portance parfois digne de celle d'un fer à repasser, alors avec un appareil qui plane, vous pensez donc !
Pour ce premier vol, je connecte une batterie 2200 mAh qui alimente à la fois le Bix3 et son système vidéo embarqué : pour le coup, c'est mon fiston qui porte les lunettes pour me confirmer la bonne retransmission et le fonctionnement de l'OSD/GPS.....
A défaut d'une piste ( bande d'absorption bordant un champ ), je préfère lancer le Bix3 à travers les airs plutôt que de le faire décoller du sol.
Immédiatement et avec la poussée des gaz, le Bix3 est grimpeur et je dois abaisser la profondeur au maximum à l'aide des trimes. Il perd partiellement de sa tendance à monter en réduisant les gaz, mais il se cabre assez franchement. Néanmoins, il tient bien en l'air, avec une légèreté à laquelle je ne suis pas habitué. Mais ce grimpeur devient rapidement désagréable : la réduction extrême des gaz ne joue pas en faveur de l'efficacité des gouvernes, et notamment des ailerons. Du côté de la retransmission, mon fiston se plaint d'interférences fréquentes.... Ce vol d'essai est une catastrophe : de toute évidence, je vais devoir charger le nez de l'appareil et résoudre ce problème de parasites vidéo...
C'est décidé : après seulement 3 minutes de vol, je préfère revenir le plus tranquillement possible sur le plancher des vaches, mais le cabreur du Bix3 le rend imprécis. La trajectoire d'approche est impossible à tenir, et je sais déjà que je ne me poserai pas dans un mouchoir de poche. Il a pourtant l'air de planer doucement, mais je sens que le décrochage peut survenir à n'importe quel moment : c'est à seulement 50 centimètres du sol et alors que je cherche à arrondir que le Bix3 va effectuer un décrochage asymétrique et taper l'aile avant de s'immobiliser sans dégât apparent. Seule la cale plastique de la cavité du fuselage dans laquelle s’emboîte l'arrière de l'aile semble avoir souffert : un simple petit coup d'époxy et il n'y paraîtra plus.
L'échec de ce premier vol n'a rien d'exceptionnel : c'est un vol d'essai et il est là pour en tirer des enseignements. Tant que ce n'est pas le dernier vol, tout va bien.
L'enseignement :
Il apparaît que j'ai deux problèmes différents pouvant être résolus par une seule et même solution technique :
- appareil manquant de poids à l'avant ( ou trop lourd de l'arrière, c'est au choix )
- parasitage du système vidéo.
Ma stratégie sera très simple et tentera de faire d'une pierre deux coups : séparer les deux circuits électriques en ajoutant une deuxième batterie uniquement dédiée au circuit vidéo dans le nez de l'appareil. Je validerai cette modification en réalisant dès le lendemain un deuxième vol d'essai, mais en décollant directement de la belle piste en dur du club.....
En attendant, je décide de solidariser la 2200 3S avec une 1600 3S à l'aide d'un élastique. Une petite planchette improvisée insérée entre les deux batteries viendra se glisser dans une rainure existant déjà dans le compartiment et empêchera à l'ensemble de se promener.
On verra bien ce que ça donne, mais cela me paraît être une réponse pertinente à mes deux problèmes.....