Bonjour à tous,
Les néophytes débutant aujourd'hui dans l'aéromodélisme, et notamment celui des voilures fixes, ne mesurent souvent pas la chance qu'ils ont pour le faire de nos jours....
Tout d'abord, si on remonte dans le temps de quelques décennies, nos petits modèles étaient rarement en mousse : autant dire qu'on n'avait pas le droit à l'erreur, et il suffisait d'un seul mauvais retour sur la planète pour se retrouver à reconstituer pendant plusieurs semaines la structure balsa d'une aile ou d'un fuselage. Par ailleurs, on ne disposait pas de moteurs électriques, car tout ce que l'on avait pour les alimenter étaient des piles NiCad, ou pour les plus chanceux, des NiMh.... mais le poids de ces batteries dissuadait encore franchement de passer à l'électrique : on préférait encore monter un petit Cox sur pylône pour envoyer son planeur en altitude...
Pour ceux qui débutaient en avion, le moteur thermique et la structure balsa étaient un passage obligatoire.... beaucoup ont débuté sur un petit Prima propulsé par un OS25, ce qui est d'ailleurs mon cas.
Du côté de l'écolage, les radio d'entrée de gamme ( j'ai eu une merveilleuse Robbe Excel 4 à piles avec un voltmètre à aiguille! ) ne disposaient d'aucune connexion permettant d'y connecter une autre radio : l'élève pilotait en écoutant les ordres de son tuteur, et se faisait arracher la radio des mains quand il commettait une boulette.... parfois, cela sauvait l'avion : tout dépendait de la vitesse de l'instructeur à reprendre les commandes.... Si aucun drame ne venait émailler cette période d'apprentissage, on passait alors plusieurs semaines à apprendre à aligner la piste avant de se risquer à l'atterrissage, et quand on avait réussi son atterro, on devenait alors officiellement autonome, car avec un thermique, la procédure d'atterrissage devait être parfaitement maîtrisée : il ne suffisait pas de se vacher grossièrement dans les hautes herbes, mais il fallait atterrir très proprement sur la piste.
Aujourd'hui, les technologies ont considérablement évolué, de l'écolage à double-radio au gyroscope, en passant par les matériaux des modèles très tolérants aux chocs.... les néophytes ont aujourd'hui tous les atouts leur permettant de débuter à risque minimal.
Néanmoins, le pilotage s'apprend, et il est toujours préférable de s'inscrire au club le plus près de chez soi pour y glaner des informations techniques, des méthodes, des réglages, des conseils technique ou de pilotage, y trouver un pilote d'essai pour valider le bon comportement de son modèle, et piloter sur une infrastructure assurant la sécurité des biens, MAIS SURTOUT DES PERSONNES !!!
On ne le répètera jamais assez : votre aéronef peut causer des dégâts irréversibles, blesser voire tuer quelqu'un !!! On peut également toujours laisser ses doigts dans un moteur qui démarre brutalement....
Pour commencer, optez pour un avion tranquille et plutôt lent : le moteur-planeur d'1m50 à 2m est un excellent compromis pour débuter et ne produira généralement que peu de dégâts, tout en vous laissant le temps de réagir et d'anticiper les trajectoire.
La modification d'échelle ne préserve pas les caractéristiques aérodynamiques !!!
Evitez à tout prix tout modèle existant dans la réalité des modèles grandeurs : ils ont généralement un domaine de vol incompatible avec l'apprentissage. La modification d'échelle ne préserve pas l'aérodynamique et les caractéristiques de vol d'un modèle grandeur, puisque les surfaces évoluent au carré tandis que les volumes évoluent au cube, ce qui peut provoquer de désagréables et cuisantes surprises (....Prenez une brique de lait, divisez ses dimensions par deux, et vous constaterez qu'elle ne fait pas un demi-litre, et que ses surfaces n'ont pas été divisées par deux...). Généralement, ces modèles doivent voler rapidement, car on est obligé d'exagérer artificiellement les volumes ( et notamment celui du fuselage ) pour respecter l'allure du modèle d'origine... Il vaut donc mieux apprendre sur des modèles n'existant qu'en modélisme et évoluer progressivement sur des appareils plus rapides et plus exigeants.
Le modélisme est une école de la rigueur, de la responsabilité, de l'éveil aux risques et à la vulnérabilité, mais aussi du respect. C'est également la transmission de l'expérience. Les moustachus seront rarement avares de conseils, mais à la condition de savoir aller les trouver sur les rives d'un terrain d'aéromodélisme.
Débuter en aéromodélisme sur des voilures fixes est aujourd'hui beaucoup plus facile qu'autrefois, mais quitte à le faire, autant le faire dans les règles de l'art et la pleine conscience des responsabilités auxquelles cette passion engage, afin qu'elle reste un plaisir et non une source de désagréments ou d'accidents.
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