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Conseil matos Amigo IV de graupner

Bathcrew

Membre Sénior
Il y a plus de 20 ans, j'ai pu faire quelques pas timides dans le monde du modélisme grâce à mon père. A cette époque, il m'avait fait voler avec un étrange planeur en 2 axes. Pour un gamin de 10 ans qui a la tête remplie de jets et de warbirds, l'amigo n'était pas franchement sexy... Un look oldies, aucune voltige possible, et surtout, il était jaune canari!

Mais il y a une chose qui m'en rendait particulièrement fier : lorsque tout le monde était cloué au sol par manque de conditions, il en restait toujours un en l'air. Et il s'agissait d'un gamin de 10 ans avec son planeur jaune canari... 20 années plus tard, j'ai recommencé le modélisme et entre autre assouvi mes fantasmes sur jets EDF. En quête d'un oiseau gracile, je suis tombé sur une page de chez weymuller indiquant que la quatrième version de ce planeur mythique venait de sortir, je n'ai donc pas hésité une seule seconde. Et vous comprendrez par la suite qu'il ne s'agit pas uniquement de l'histoire de la madeleine de Proust...


Parlons conception :
Petite anecdote, l'amigo est à l'origine un planeur de vol libre datant des années 60. Il était alors si performant qu'il était d'usage de le munir d'un temporiseur qui permettait de mettre le stab en croix au bout d'un certain temps, pour le faire descendre. Je suis loin d'être un spécialiste en la matière, mais sa conception atypique n'est pas étrangère à ces capacités voilières étonnantes.
En premier lieu, les ailes : le profil est un NACA 4409 creux, avec un centre de gravité à 11cm du bord d'attaque... pour une corde de 20cm!!! (précisons que la première partie de l'aile est parfaitement droite, et que seule la dernière partie présente un tant soit peu de flèche au niveau du BA). Dans ces conditions, le taux de chute ne peut être qu'exceptionnel sur un profil hypersustentateur.
Pour conserver une bonne stabilité, la poutre de queue est en contre partie interminable, et pourvue d'un stabilisateur énorme. Ce dernier présente la particularité d'être doté d'un profil porteur généreux : un clarck Y.



Essais en vol :
Une fois n'est pas coutume, débutons le test par la partie qui présente le plus d'intérêt. Il est aussi possible de motoriser l'amigo à l'aide d'un pylône. Un sacrilège au même titre que de mettre un auto radio dans une subaru ou du coca dans un whisky de 20 d'age...! Étant tout de fois intéressé par le vol en plaine, je me suis décidé à me faire assister d'un sandow, une première pour moi. A ce sujet, si une âme charitable passe par là et peut me donner quelques conseils...

Premières essais : un test au sol. Ce dernier permet de se rendre compte de la finesse de l'engin malgré un poids important. Quelques pas d'élan, on lance le planeur... Il est alors possible de le suivre à petite foulée sur plusieurs dizaines de mètres!
Passons aux choses sérieuses : le test au sandow. Après une prise d'altitude confortable, l'amigo révèle sa véritable nature. Malgré la brise soutenue du jour, il ne fait que se dandiner de temps en temps, bien assis qu'il est sur son double dièdre. Si la profondeur est réactive, la dérive semble par contre plutôt molle. J'ai pourtant doublé le débattement préconisé (un seul petit centimètre...). Le taux de chute est ridiculement faible, c'est réellement surprenant! Lorsque le planeur arrive à 2m du sol, je décide de le brusquer un peu pour lui faire prendre un virage à 90° (oui, c'était ça ou les arbres, il allonge tout de même!...). Le bougre semble hésiter, puis s'exécute de mauvais grâce. Je constate étonnamment que malgré ce virage serré, il n'a encore une fois pratiquement pas perdu d'altitude. Je n'ai pas encore eu l'occasion d'attraper beaucoup de thermiques, mais il signale gentiment leur présence et ne pose aucun problème pour les exploiter. Il se satisfait d'ailleurs de la moindre petite pompe qui traine.

Voltige : Heuh... What did you expect???

Crash test : la boulette.
Pas encore franchement rompu à l'exercice de style du sandow, au quatrième vol je lâche l'amigo dont l'aile vient me taper la nuque. Et c'est le drame... L'avion vient se vacher au sol, trainé par le sandow! Bonne surprise, aucune égratignure à mentionner (merci les élastiques qui font fusibles!). Le kit semble donc robuste.



La construction :
Le kit est commercialisé sous deux formes : fagot de bois à 115 euros et ARF à 146. L'amateur de mousse qui sommeille en moi a été effrayé par les suées froides de la construction d'une aile à double dièdre et profil creux. J'ai donc opté pour la deuxième version. J'ouvre la boite, le matériel semble de qualité et l'assemblage de bonne facture. Les ailes accusent par contre un vrillage. Dans le doute, je laisse le tout quelques temps au soleil pour laisser travailler l'entoilage. Après un premier essai en vol, je n'ai pas eu à corriger de trim. Laissons donc le tout tel quel...

La construction se résume à peau de chagrin : collage de la dérive et vissage du stab. La conception souffre par contre à mon avis de trois défauts : le premier concerne l'emplacement de la platine de servo. J'ai opté pour des hitec 82MG, problème, la barre de fixation des élastiques passe juste au dessus et serait en appui contre la tringlerie... J'ai donc du refaire une platine, collée en appui sous les restes de la précédente pour gagner quelques précieux millimètres.
Le deuxième défaut est à mon sens le défaut d'accessibilité à l'avant de l'appareil. Pour l'équilibrer, j'ai en effet du placer plus de 100g de plomb dans le nez ainsi qu'une lipo de 2200mAh en 3S. Le seul moyen d'accès étant l'ouverture sous les ailes... aie! J'ai du me résoudre à pratiquer une trappe temporaire pour fixer le plomb et avancer la platine de fixation de l'accu. Les premières versions étaient pourtant équipées d'une spacieuse trappe à l'avant...
Enfin, dernière chose, graupner a eu l'excellente idée de refaire une dérive ajourée pour facilité l'équilibrage. Par contre, ils fournissent de la corde à piano de prêt de 3 millimètres pour les gouvernes... C'est lourd et il y a des points durs, pas top!


Vol de pente : je n'ai pas encore eu l'occasion de retester ces conditions. Mais mes souvenirs d'enfance sont formels : il s'agit d'un exercice pour lequel il excelle.



Conclusion :
"Un bon planeur est une machine qui se fait oublier, te permettant ainsi de porter ton attention sur la masse d'air qui entoure ton planeur" (Nhalyn).

L'amigo IV rempli parfaitement ce contrat, et se paye le luxe d'aller encore plus loin : il vous prend par la main. De part son comportement, ses capacités voilières et sa construction 2 axes, toutes les conditions sont réunies pour obtenir un planeur de détente qui sait mettre en confiance. Nul doute également que son look furieusement retro ravira les amateurs de belles machines!
 

Fichiers joints

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Mouarf ! Merci pour la citation ! :-D

C'est bien les vieux planeurs ! Ca devrait être obligatoire d'avoir un vieux planeur dans sa gamme !
 
Nhalyn;1820496 à dit:
Mouarf ! Merci pour la citation ! :-D

C'est bien les vieux planeurs ! Ca devrait être obligatoire d'avoir un vieux planeur dans sa gamme !
Pouf pouf, t'as réussi à lire jusqu'à la fin ;)? Je pensais que ça passerait inaperçu!

Plus sérieusement, c'est une jolie phrase qui résume beaucoup de choses, elle m'avait marqué. Et surtout, elle m'a aidé à me décider entre un discus de chez jamara et l'amigo :-D.
 
Bonsoir,

le fait qu'il soit deux axes et non trois n'est-il pas un peu frustrant surtout quand le vent commence à se lever sur la pente ?
 
Boôof, non... C'est un Amigo, un truc à voler pépère détendu sur le bord de la pente, on n'en attend pas des exploits, donc zen... Ce qui n'empêche pas d'avoir à portée de main un autre planeur genre Titoletta pour faire des conneries si le vent se lève...
 
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