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L'anodisation amateur #1 Introduction sur l'anodisation

DidierV

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L'anodisation, une technique aléatoire?

« L'anodisation, des fois ça marche,des fois ça marche pas... Il faut faire des essais ! ».

Voici une affirmation trop souvent lue...

À votre avis, les entreprises qui font de l'anodisation jouent à la roulette russe à chaque nouvelle commande ? Non, bien sur ! À ça une raison très simple : L'anodisation n'est pas un art ou il faut un « tour de main » pour obtenir un beau résultat. Non, l'anodisation, c'est un procédé ! Suivez ce procédé en tout point et ça marche à 100%.

Après, il n'est pas toujours simple de respecter strictement le processus idéal... Vous verrez que je vous dirai moi-même que sur tel ou tel point, vous pouvez prendre quelques libertés. Les tutoriels qui suivent vous donnerons une référence. Libre à chacun de définir ce qu'il s'autorise comme liberté par rapport à cette référence...

Pour un débutant, il est souvent délicat de déterminer ce qui ne va pas. La raison en est simple :comment savoir si vous avez bien décapé ou bien anodisé ? Ça paraît idiot, mais voici une question récurrente :

« Bonjour Didier, je ne comprends pas: mon anodisation se passe bien, ça fait des bulles, le courant est régulier, mais la couleur ne prend pas... »

Le fait que des bulles soient produites dans le bain n'est en aucun cas la garantie que l'anodisation a eu lieu, mais juste qu'un courant a traversé la pièce... Dans 100% des cas, après avoir posé des questions, il ressort que la tension et/ou le courant et/ou les règles de connexions et/ou le ratio acide et/ou... sont mauvais.

Autre point très important, l'anodisation c'est une oxydation contrôlée de l'aluminium. Contrôlée dans le sens où elle sera régulière, homogène et dont vous choisirez l'épaisseur ! Et ce point est très important...

Ça paraît compliqué ? Pas vraiment en fait, vous verrez que c'est assez facile au contraire ! Il suffit de respecter le procédé...

Il y a 2 solutions pour arriver à un résultat professionnel :

  • Fabriquer votre propre ligne d'anodisation, mais il faut un peu étudier le processus... C'est le but des tutoriels qui suivent.
  • Acheter un kit. Auquel cas, il suffit de suivre le tutoriel du kit... Mais en lisant auparavant tout les articles qui suivent, vous saurez évaluer votre besoin.

À chacun de choisir son approche...

Pour découvrir les bases de l'anodisation de l’aluminium, je vous recommande cette vidéo :

[video=youtube;JFRfbutZYbU]https://www.youtube.com/watch?v=JFRfbutZYbU[/video]


Enfin, parlons un peu de sécurité et d'écologie...

Contrairement à ce que l'on croit,l'anodisation de l'aluminium n'est pas une technique particulièrement dangereuse et elle est écologique !

Pour ce qui est de la sécurité, lisez ce court article du blog ANODI qui vous apprendra à travailler en toute sécurité : https://blog.anodi.fr/la-securite-pas-de-paranoia

L'autre point, c'est donc l'écologie :Les produits que je vais vous recommander ne contiennent aucun polluant lourd. Avec des méthodes simples, vous verrez qu'ils sont compatibles avec l'égout et surtout, ce sont des bains permanents ! C'est-à-dire qu'avec un bain, vous ferez plusieurs dizaines d'anodisations, voir beaucoup plus si vous êtes précautionneux...

À bientôt,
Didier
 
Préambule :

Pour ce qui est de la sécurité, lisez ce court article du blog ANODI qui vous apprendra à travailler en toute sécurité : https://blog.anodi.fr/la-securite-pas-de-paranoia

1ere partie :Allons à l’essentiel...

1/ Comment choisir le bac pour anodiser :

Il y a 2 types de bains dans une ligne d'anodisation amateur :

  • Les bains ou un certain volume est indispensables. C'est-à-dire que même si votre pièce tient dans un verre, il est indispensable d'avoir un volume plus conséquent :
    * Le bain de lavage, car il faut chauffer à 70° et remuer un peut,
    * Le bain d'anodisation, nous verrons pourquoi dans ce tutoriel,
    * Le bain de colmatage, car il faut chauffer à 100° (évaporation rapide).
  • Les bains où il n'est pas utile d'avoir un volume de beaucoup supérieur à la pièce :
    * Le bain de décapage,
    * Le bain de désoxydation/ neutralisation/blanchiment (un seul bain fait ces trois actions)
    * Le bain de coloration.


Dans ce tutoriel, nous nous concentrerons sur le bac d'anodisation. Nous verrons les bacs des autres bains au fur et à mesure des tutoriels consacrés à chaque étape.

La première chose à faire est de déterminer la bonne taille du bain d'anodisation, car tous le reste va en découler (le support, le refroidissement, l'implantation....). Pour le bain d'anodisation, tenez compte d'une chose : Il vaut mieux un peu trop gros que trop petit !Voici un exemple simple pour vous donner une idée du bon volume de votre futur bac d'anodisation en fonction de la taille de vos pièces :





Le cube en bleu représente pour ce bac le volume exploitable pour anodiser vos pièces. Bien sur, dans ce volume vous pouvez avoir une pièce ou plusieurs.

Avec ce bac de 10 litres et un volume de 8 litres d'électrolyte (le mélange eau/acide), vous travaillerez confortablement et obtiendrez des pièces de qualité.

Le matériau idéal pour ce bac (et les autres) est le PP5 (Polypropylène). Les bacs en PP5 sont très courants. Recherchez ce symbole :



2/ Le bac de refroidissement :

Le bac d'anodisation doit être placé dans un second plus grand : le bac de refroidissement.

Pour anodiser correctement, vous devez maintenir le bain d'anodisation à une certaine température. La solution la plus simple consistera à relever la température de l’électrolyte du bain d'anodisation avec un thermomètre et de rajouter si nécessaire de l'eau froide dans le bain de refroidissement.

Ceci est indispensable, car le processus d'anodisation va chauffer l'électrolyte.

Les matériaux du bac de refroidissement n'ont que peut d'importance, il ne contient que de l'eau... Tout bac en plastique étanche fera donc l'affaire.







Je vous recommande cette vidéo qui reprend en image tous ces principes :


[video=youtube;5KNDHEvUVy4]https://www.youtube.com/watch?v=5KNDHEvUVy4[/video]


Ou trouver les produits et équipements ?


Bac :

  • Dans les supermarchés de bricolage, d'ameublement,...
  • Sur www.anodi.fr, vous trouverez :
    * Des bacs avec vidange et des ensembles complets : Bac d'anodisation avec bac de refroidissement, raccords, vidange, bref du clef en mains,
    * Des thermomètres, contrôleur de température.


2eme partie :Allons au fond des choses...

1/ Un grand bain c'est mieux !

La première raison, c'est que si vous avez 2 pièces identiques « A » et « B », que la pièce A est dans un bain d'1 litre et la pièce B dans un bain de 10 litres, la gestion de la température sera plus critique avec le bain d'1 litre que celui de 10 litres.

En effet, la quantité d'énergie nécessaire pour anodiser la pièce A et la B est la même (enfin,pas exactement mais l'écart est négligeable). Sauf que dans un petit bain, cette énergie « se déploie » dans le bain d'un litre et va donc le chauffer beaucoup plus vite que dans le bain de 10 litres :





Avec un bain d'un litre, il faudra utiliser une eau de refroidissement très froide et en remettre plus souvent. Cela risque de provoquer un « yoyo » de la courbe de température du bain d'anodisation.

Avec un bac d'anodisation plus grand,la température montera plus doucement. Idem pour le bac de refroidissement : Avec un plus grand volume, la gestion sera plus simple. Or, un des points capital pour avoir une anodisation de qualité, c'est-à-dire résistante et avec une belle couleur uniforme, c'est que d'une part la température du bain soit homogène et d'autre part, qu'elle varie peut pendant le processus d'anodisation (nous verrons ce point en détail sur le tuto concernant les équipements du bac d'anodisation).

Pour le moment, sachez qu'avec un peu d'habitude, il est très facile de maintenir la température du bain dans un delta de 1°C. Nous reviendrons aussi sur ce point en détail.

2/ La vidange :

Au-delà de 8 litres, une vidange sur le bac d'anodisation est nécessaire. Ce n'est pas indispensable, mais c'est un confort ! La vidange va vous permettre plusieurs choses:

  • Déjà, de vidanger et de stocker votre acide à l’abri de la poussière, des insectes, ... Nous sommes des amateurs et nous n'avons pas de pièces à faire chaque semaine... (Quoique, attention, quand vous maîtriserez la technique, vous allez avoir plein d'amis... ;-)
  • De filtrer facilement le bain. Et ça, c'est juste la solution pour que ça ne vous coûte presque rien à terme d'anodiser vos pièces ! Je filtre régulièrement mes bains très simplement : un bout de mousse dans le tuyau de vidange et ça filtre tranquillement dans un jerrycan. Filtrer régulièrement votre bain va vous permettre d'augmenter énormément sa durée de vie et de maintenir la qualité de vos anodisations.
  • L'évaporation est critique... C'est comme une batterie, on refait les niveaux avec de l'eau déminéralisée et pas avec de l'acide pour une raison très simple : C'est l'eau qui s'évapore, pas l'acide !
  • Enfin, c'est une sécurité : J'ai des petits enfants très intéressés par ce qu'il se passe dans l'atelier du « grand-père »... Alors, hormis quand je travaille, les produits sont mieux dans un récipient fermé sur une étagère que sur l'établi.


Je monte aussi toujours une vidange et un trop plein sur le bac de refroidissement. Cela permet de gérer très facilement les variations de température. Je peut facilement enlever un peut d'eau ou en rajouter... Ici aussi, ce n'est pas indispensable, mais c'est un grand confort de travail.





En vert, la vidange de refroidissement. En bleu, le trop plein.


Sur ce bac de refroidissement, quand je fais des anodisations avec beaucoup d'ampérage ou que je veux travailler à basse température ou encore que la température extérieure est très élevée (en été), je branche le raccord de vidange sur le robinet d'eau froide et je laisse couler un filet d'eau. Le raccord de trop-plein va simplement arroser les tomates dans le jardin.

Enfin, sachez que si vous avez un bon volume de bac de refroidissement, vous pourrez réaliser des anodisations dures à très basses températures. Nous y reviendrons en détail dans un futur tutoriel sur les paramètres d'anodisation. L’anodisation dure de forte épaisseur est très intéressante pour des pièces mécaniques subissant de très fortes contraintes.

Petit détail technique : Arrangez-vous pour que le bac d'anodisation ne soit pas posé sur le fond du bac de refroidissement, mettez des cales. Cela va permettre à l'eau froide de circuler aussi sur le fond du bac d'anodisation. La surface d'échange sera plus grande et donc bien meilleure, d'autant plus que l'eau froide va naturellement aller au fond du bac et la chaude en surface....
 
Préambule :


Pour ce qui est de la sécurité, lisezc e court article du blog ANODI qui vous apprendra à travailler en toute sécurité : https://blog.anodi.fr/la-securite-pas-de-paranoia

1ere partie : Allons à l’essentiel...

1/ Quelles accessoires ? :

Un thermomètre : Nous avons vu qu'il était indispensable de gérer la température, pour ce faire, le plus simple est un thermomètre à liquide, en verre ou plastique. C'est simple, fiable et suffisant pour débuter. Celui-ci est parfait, car sa plage de 0 à 50°C le rend très précis pour les températures courantes d'un bain d'anodisation (15 à 28°C).







Une agitation : L'autre accessoire indispensable, c'est un agitateur qui va brasser le bain en permanence. D'une part car l'électrolyte doit avoir une température homogène et d'autre part, car pour que le refroidissement soit efficace, il faut créer un courant qui améliorera l'échange thermique entre les parois du bain d'anodisation et l'eau froide du bain de refroidissement. Voici un exemple de petit agitateur artisanal qui a coûté 1,5 €... Pour un petit bain de 2 litres, c'est suffisant :


[video=youtube_share;Yt9qSQ9tcBM]https://youtu.be/Yt9qSQ9tcBM[/video]


Un bullage : Le bullage va aussi brasser le bain. Cela ce fait très facilement avec un bulleur d'aquarium. Le bulleur pousse de l'air dans un tuyau en plastique percé de petits trous et serpentant dans le fond du bac. Vous pouvez très bien travailler sans bulleur, mais c'est un plus.

On peut cumuler agitation et bullage,c'est l'idéal. Mais l'un ou l'autre seul suffira. Si j'ai à choisir, je préfère le brassage, plus efficace pour le refroidissement par double bac. Attention à un point important pour ceux qui on une alimentation de moins de 16V : le bullage va augmenter le besoin en tension de 2 à 3 volts...


Deux cathodes : Les cathodes en plomb sont un très bon compromis pour l'amateur.Placez-les de part et d'autre des flancs opposés (en longueur ou largeur) et reliez-les électriquement ensemble. Les cathodes seront reliées au – de l'alimentation.







Le support d'anodisation :Un bon support, c'est 50 % de la réussite de vos anodisations ! Voici un support réglable très bien conçut :





Il est composé de profils en aluminiums assemblés grâce à des vis en inox. Les descentes d'accrochage sont en titane, comme les pinces d’accrochage. Le support dispose de perçages qui permettent de régler et déplacer les descentes d'accrochage. C'est très important pour que vos pièces soient bien immergées. Le support sera branché au + de l'alimentation.


Ou trouver les produits et équipements ?


Thermomètre, agitateur spécifique à l'anodisation, cathodes, support d'anodisation, vis, fil et plat en titane : www.anodi.fr
Bulleur d'aquarium : Plateforme enligne ou animalerie.


2eme partie :Allons au fond des choses...


Revenons sur tous les éléments :

Le thermomètre :

Une solution très simple pour contrôler la température de votre bain consiste à relever la température toutes les 3 minutes. Donnez-vous une température de consigne, par exemple 17°C. Dès que la température du bain passe ce seuil, ajouter de l'eau froide dans le bac de refroidissement.

Pour vous « faire la main », remplissez votre bain d'anodisation avec de l'eau à peu près à 15°c et allumez l'agitateur. Ajoutez un peu d'eau chaude pour simuler une augmentation de température. Mettez de l'eau froide dans le bain de refroidissement et voyez en combien de temps la température du bain d'anodisation baisse et de quelle valeur. Relevez toutes les 3 minutes les variations sur un tableur et tracez une courbe pour bien visualiser comment la température dans le bac de refroidissement influence la température du bain d'anodisation.

Faite 5 ou 6 fois ce test et vous verrez que vous apprendrez très vite à réguler la température avec précision. Ce sera encore plus simple si vous avez de bons volumes.

Je ne peux pas vous donner plus de détail, car l'influence du bain de refroidissement sur le bain d'anodisation dépend de plusieurs facteurs : La température de votre eau de refroidissement, la température ambiante, le volume des deux bains, l'épaisseur de paroi du bain d'anodisation, la surface d'échange... et bien sur, l'ampérage d'anodisation.

Cependant, je peux vous donner un conseil : Faites vos tests avec de l'eau « raisonnablement froide ».Si vous avez de bons volumes, il suffit souvent de remplir partiellement le bain de refroidissement avec de l'eau froide du robinet pour maintenir la température du bain d'anodisation à une bonne valeur pendant toute la durée d'anodisation avec seulement un ou deux ajouts.

Il est assez simple de se fabriquer un système de refroidissement automatique. Nous verrons ce point dans un tutoriel dédié.


L'agitation et/ou le bullage :


Ces équipements permettent d'aborder plusieurs points importants...

Les matériaux : Les matériaux utilisables dans le bain sont à diviser en 3 catégories :

* Ceux qui sont dans le circuit électrique mais ne trempent pas dans le bain : Exclusivement inox, alu, titane et plomb. Au-dessus du bain, les autres métaux vont se corroder à cause des vapeurs
* Ceux qui sont dans le circuit électrique et trempe dans le bain : Exclusivement alu et titane. Les autres métaux vont polluer irrémédiablement votre bain.
* Pour ceux qui ne sont pas dans le circuit électrique mais trempe dans le bain en permanence : Exclusivement inox, titane, et plomb. Les autres métaux vont polluer votre bain.


Dans le circuit électrique mais non immergé Dans le circuit électrique et immergé Hors circuit mais immergé en permanence
Aluminium OUI OUI NON
Titane OUI OUI OUI
Plomb OUI NON OUI
Autre NON NON NON


Attention, l'inox c'est du 316 (ouA4)... Le 304 (A3) va se corroder

Voici quelques exemples :
Pour maintenir le tuyau du bulleur, le plomb des chutes de vos cathodes ira très bien.

crkg.jpg


Utilisez un « doigt de gant » en inox pour une sonde de température.





Mais pourquoi le bullage et/ou lebrassage sont si important ?



Si vous ne brassez pas le bain, la température ne sera pas homogène. Là où elle sera plus élevée(et 2 ou 3°C suffisent...) la couche anodique ne sera pas construite de la même manière que sur le reste de la pièce, car à cette zone l'acide sera plus actif. Il en résultera plusieurs problèmes :
  • La coloration ne sera pas uniforme,
  • Une couche moins solide et friable,
  • Des défauts d'aspect appelé « brûlures ou marbrures ».

Par exemple, sachez qu'a l'endroit précis du contact pince/pièce, sur un rayon de quelques centimètres, la température peut monter de 10, 20 voir 40°C ! La raison en est que le contact peut être de la taille d'une pointe d'aiguille. Et un courant de 2 A sur une pointe d'aiguille provoque un fort échauffement.





Le bullage apporte un gain de qualité. Il sera moins performant pour brasser le bain et le refroidir que l'agitateur, mais les bulles seront très efficaces pour constamment modifier les flux de courant dans le bain. Cela aidera à avoir une couche régulière et uniforme sur la pièce. Idéalement, ayez les deux...


Les cathodes :


Avec l'alimentation, les cathodes sont un sujet qui fait souvent débat... Cathodes en aluminiums, en titane, en plomb ou mine de crayon...

La mine de crayon, c'est le pire ! Pas assez de surface pour avoir de bons flux de courants, trop résistif, fragile, connexions délicates. À éliminer !

La cathode en aluminium va faire le job, mais elle ne pose pas mal de problèmes : Elle va dissoudre de l'alu dans le bain ce qui va baisser sa résistivité trop bas et elle va se découper à la surface du bain. Il faut l'enlever et la rincer dès votre anodisation finie... En plus, attention à l'alliage ! Tous les alliages d'aluminium ne conviendront pas et pour certains, carrément polluer le bain...

La cathode en titane (comme le plomb) présente un avantage majeur : Insensible à l'acide du bain, elle vous durera une vie ! Mais les tôles de titane sont chères et dures à travailler (découpe, pliage, perçage).

Enfin, le meilleur compromis pour l'amateur, à mon sens, est la cathode en plomb : Insensible à l'acide du bain, pas chère, facile à découper (un cutter suffit) à percer et plier. Facile à souder à l'étain, ce qui permet des connexions parfaites. Je ne peux que vous recommander ce choix !

Les cathodes n'auront jamais trop de surface. La règle, pour optimiser les flux de courants dans le bain et donc avoir une construction de la couche anodique homogène, est que la surface des cathodes soit supérieure à la surface de la pièce.

Reliez vos cathodes entre elles par un câble soudé. Soudez aussi un câble pour relier les cathodes à votre alimentation. Un peu de vernis sur les soudures permettra d'éviter l'oxydation.

À ce sujet, attention : ne faite tremper en aucun cas la soudure ou le câble en cuivre dans le bain ! Votre électrolyte serait irrémédiablement pollué.







Ne mettez jamais de cathodes sur le fond du bac ! Les cathodes produisent des bulles... Le risque, c'est que ces bulles forment une poche sur la pièce ce qui va, à cet endroit, bloquer le processus d'anodisation.


Le support d'anodisation :


La photo en début d'article donne tous les éléments, mais voyons un peut les matières :





Maintenant, examinons le contact pièce/pince :


Le contact est très important ! Un des défauts d'anodisation le plus courant est la perte du contact électrique. Là où il y a contact, il n'y a pas d'anodisation.Donc, il faut que ce contact soit fin mais ferme. Voici quelques exemples de système d’accrochage avec des pinces en titane :


Utilisation d'un perçage :





  • Par pincement interne ou externe de grosses pièces :





  • Par pincement interne ou externe de petites pièces :




Ces systèmes pourraient être en aluminium, mais l'aluminium pose plusieurs problèmes : les pinces vont s'anodiser avec la pièce... Dans le calcul du courant, il faudra donc tenir compte de la surface de la pièce + de la surface immergée de la pince.
Avec du titane, vous négligez purement et simplement le système d'accrochage, ce qui est beaucoup plus simple.

De plus, avec de l'aluminium, il faudra décaper les pinces à la soude entre chaque anodisation...
Et encore une fois, attention : Tous les alliages d'aluminium ne sont pas compatibles pour cette utilisation.

1 mètre de fil en titane vaut moins de 5 €... Il est donc intéressant de se poser la question de l’intérêt de l'aluminium...

On voit souvent des systèmes de crochet, je vous le déconseille fortement !




Sous l'effet du brassage, la position du contact va bouger, même très légèrement, voir d'une manière imperceptible :


test-1.gif



Ce qui va se passer, c'est quel'ensemble de la zone de contact va s'anodiser et comme la couchea nodique est isolante, à partir d'une certaine épaisseur il y aura rupture de la continuité électrique.


Préférez ce type de montage :
Crochet5.jpg

 
Préambule :

Pour ce qui est de la sécurité, lisez ce court article du blog ANODI qui vous apprendra à travailler en toute sécurité : https://blog.anodi.fr/la-securite-pas-de-paranoia


1ere partie :Allons à l’essentiel...

1/ Pourquoi laver ? :

Cela paraît évident et pourtant... Bien sur, c'est pour enlever les salissures, mais pas seulement ! Le but est aussi d'enlever les huiles, les graisses, les pâtes à tarauder, à polir,... ce qu'on appelle les « charges lourdes ».

Il y a 2 solutions pour bien laver :


  • Une bassine d'eau chaude, du liquide vaisselle et une brosse. Ce sera suffisant pour une pièce sans forme complexe, comme une tôle sans état de surface très poussé (polissage, brossé...),
  • Un agent lavant dédié à l'anodisation. C'est une poudre à mélanger avec de l'eau et à porter à 70°. Trempez votre pièce ¼ d'heure et agitez de temps en temps. C'est la bonne solution pour des pièces avec des formes complexes, comme un cylindre de moteur.

Attention cependant aux pièces polies, brossées ou micro-billées. Sur ce type de finition, préférez un agent lavant dédié à l'anodisation.

Si votre pièce est mal lavée, le risque est de polluer les bains suivants, mais aussi de voir apparaître en fin d'anodisation des auréoles disgracieuses.

Surtout, ici et comme après chaque bain, rincez abondamment ! La première raison de défauts d'anodisation est un mauvais rinçage ! Après le bain de lavage, rincez abondamment à l'eau du robinet.

À partir de maintenant, les gants sont indispensables non seulement pour votre protection, mais aussi pour ne pas laisser des traces de doigts sur les pièces...

Comme ce bain est permanent, ne trempez pas vos pièces dégoulinantes d'huile ou de graisse ! Certes,il va les nettoyer, mais vous allez le saturer... Les pièces très sales passeront avant au prélavage à l'eau chaude et au produit vaisselle.

Pour ce bain, vous pouvez utiliser un bac en PP5 et un thermoplongeur pour le chauffer ou une casserole en inox ou émaillée, voir un récipient en verre dans un bain marie. Vous pouvez couvrir ce bain que ce soit pendant la chauffe ou la trempe de votre pièce : Il ne dégage pas de vapeurs dangereuse.

Voici un tutoriel sur le lavage avec un agent spécifique anodisation :

[video=youtube;CbMWWWmzgmU]https://www.youtube.com/watch?v=CbMWWWmzgmU[/video]


Ou trouver les produits et équipements ?

Agent lavant spécial anodisation Ref« ANODI463 » sur www.anodi.fr


2eme partie :Allons au fond des choses...

Vous vous dites peut-être « Bon, il abuse, car le prochain bain, c'est celui de décapage et même s'il reste des résidus, ils vont disparaître... ».

Grave erreur ! S'il reste des résidus, le prochain bain les enlèvera, certes, mais avant d'attaquer l'aluminium pour le décaper, la soude devra « passer la barrière » des résidus gras et autres salissures ! Si vous faites un décapage approfondi de 20 minutes, pas de problème. Mais si vous faites un bain de décapage de justes 3 minutes (car vous voulez une pièce brillante et pas satinée) ou préserver un brossé ou simplement ne pas enlever de matière car votre pièce est fortement tolérancée, vous risquez de générer des auréoles : la soude n'agira pas uniformément.


On vois souvent l'utilisation de solvants type Acétone. Je le déconseille, voici pourquoi :


  • Cela revient cher en utilisation en bain, les solvants se dégrade très vite...,
  • Une partie des corps gras remontent en surface et vont « re-polluer » votre pièce quand vous aller la retirer,
  • Les solvants se rince très mal,
  • En utilisation avec un vaporisateur, c'est quand même très nocif pour vos poumons,
  • Vous vaporisez, le solvant dissout les corps gras, le mélange coule le long de la pièce, le solvant s'évapore et … reste les corps gras,
  • Les solvants ne sont pas efficaces sur toutes les salissures non-grasse.


Il n'y a qu'un cas ou je recommande l'utilisation préalable avant lavage d'un solvant : Si vous comptez anodiser un carter moteur qui barbote dans l'huile depuis des années, des pièces de circuit hydraulique,...
 
Préambule :

Pour ce qui est de la sécurité, lisez ce court article du blog ANODI qui vous apprendra à travailler en toute sécurité : https://blog.anodi.fr/la-securite-pas-de-paranoia

1ere partie :Allons à l’essentiel...


1/ Pourquoi décaper ? :

Le décapage est confondu bien trop souvent avec le lavage... Le lavage ne doit pas enlever de matière. Le décapage, lui, enlève de la matière et suivant la durée du bain de décapage, pas qu'un peu !

Pour faire votre bain de décapage, il est inutile d'avoir un bac très grand, il suffit que la pièce soit entièrement immergée. Le bain de décapage, c'est de la lessive de soude et de l'eau du robinet à température ambiante. Il faut 1 volume de soude pour 10 volumes d'eau.

Vous versez en premier l'eau dans votre bac et ensuite la lessive de soude. D'ailleurs, utilisez toujours cette méthode pour vos bains : Déjà l'eau puis, seulement après, le produit actif. C'est une bonne habitude, même si ce n'est pas utile pour tous les produits.

Mettez-vous à l’extérieur ou sous une fenêtre : Ce bain (quant il attaque de l'aluminium) produit des vapeurs irritantes. Travaillez à température ambiante et surtout contrairement à ce qui est souvent dit, ne couvrez pas ce bain (quand une pièce trempe dedans, au repos, vous pouvez) ! Quand vous allez enlever le couvercle pour récupérer vos pièces, vous aurez une poche de gaz concentré très irritant sous le couvercle...

À moins que votre pièce soit déjà anodisée, ou très oxydé, un bain de 3 minutes doit suffire. Vous préserverez ainsi le polissage ou le brossé de votre pièce pour avoir un résultat brillant.

Si vous voulez une pièce satinée, vous pouvez laisser tremper 10 minutes. Mais sachez qu'avec un bain de 20 minutes vous pouvez perdre 1/10eme de millimètre sur un arbre (5/100e sur le diamètre)... Attention donc aux pièces avec des tolérances !

Une immersion de 20 minutes est nécessaire pour décaper une ancienne anodisation.

Ci-dessous, la réaction en 1 minute :



Et en 3 minutes :



Surtout ici et comme après chaque bain, rincez abondamment ! La soude se rince très mal et la première raison de défauts d'anodisation est un mauvais rinçage ! Donc rincez copieusement sous le jet du robinet, puis trempez votre pièce dans un bain d'eau déminéralisé et agitez un peu.

Un bac en PP5 conviendra très bien. Ce bain peut mousser un peut.


Ou trouver les produits et équipements ?

La lessive de soude se trouve dans les super marchés de bricolage pour 2 ou 3€ le litre.

2eme partie :Allons au fond des choses...

Attention aux filetages, surtout en modélisme où les M2 et M3 sont courants... Si vous voulez décaper 10 minutes avec de tels filetages, je vous recommande de monter des vis protégées par un peu de teflon ou des vis en nylon pour empêcher la soude d'attaquer le filetage.

Quand j'usine des pièces, je fais un pré-perçage, j'anodise et seulement après je perce au bon diamètre et je taraude. J'anodise un taraudage qu'à partir du M4 si la pièce ne nécessite pas un décapage de plus de 3 mn. Si je dois enlever une ancienne anodisation avec 15 ou 20 minutes de décapage, je protège quel que soit le taraudage.

La soude à la particularité de se rincer très mal ! Insistez donc sur le rinçage !

L'astuce « spécial modéliste » (utilisable que pour les petites pièces) pour parfaitement rincer, c'est le rinçage « au pot » : Après le rinçage à l'eau du robinet, prenez un pot en plastique qui ferme étanche, mettez ¼d'eau déminéralisée et un peu d'acide de batterie (un bouchon suffit par quart de litre d'eau....). Fermez et agitez : votre rinçage sera parfait, même dans les moindres recoins.

Maintenant, sachez que la soude est la première étape pour évaluer un alliage :

La pièce ressort noire ou gris foncé en 1 ou 2 minutes. C'est à coup sur un alliage avec une forte teneur en cuivre et/ou fer (série 2000 ou 7000). La série 5000 sorts généralement grisâtres à cause du manganèse : ne tentez pas de les anodiser sans les désoxyder ! Ci-dessous du 2017 après un bain de soude de 5 minutes.



Ce qui suit est une généralité, car il est impossible de classer avec précision les quantités d'alliage d'aluminium et de toute façon, à moins que vous ayez fait usiner votre pièce, il est impossible de déterminer l'alliage avec exactitude.

Les séries 1000 sortent généralement du bain de soude blanche. J'en ai vu certain prendre une légère teinte grisâtre car leur taux de fer est assez élevé, mais c'est rare. Les alliages de la série 1000 sont plutôt mous, formes des copeaux longs et collants. Ce ne sont pas des alliages utilisés pour des pièces de contraintes, mais vraiment pour l'esthétisme : Ils s'anodisent généralement très facilement, produisent des couches très transparentes et sur des pièces polies, des anodisations très brillantes.

La série 2000 est l'exact contraire :C'est l'alliage préféré des usineurs, il produit un copeau fragmenté qui ne colle pas. Généralement, on évite de plier et de souder ces alliages. Le 2017 est le plus courant, il est facile à reconnaître car il devient noir à la soude. Contrairement à ce qui est souvent dit, il s'anodise bien par l'amateur. Ce qui ne plaît pas aux industriels, c'est son fort taux de cuivre qui pollue les bains, mais aussi que la couche d'anodisation est « friable ». Attention, friable par rapport aux autres alliages, ça reste quand même une bien meilleure protection que la peinture! L'amateur, lui, peut gérer ce problème, nous verrons comment dans le chapitre de l'anodisation. En revanche, il se colore bien.

La série 3000 ne nous concerne pas : Ce sont les alliages pour l'alimentaire, faits pour l'emboutissage. Juste pour info, ils sortent du bain blanc où légèrement gris et s'anodisent très bien.

La série 4000, ce sont les aluminiums au silicium pour le moulage. Généralement, à la sortie du bain de soude vous allez constater des marbrures grisâtres (elles disparaissent à la désoxydation). Ils s'anodisent plutôt bien, mais parfois la coloration pose problème car la couche peut ne pas être transparente. C'est assez difficile de dire dans quel cas, car il faudrait connaître la composition que les fabricants ne vous communiqueront pas, surtout depuis la chine ou la normalisation des alliages de moulage ne provoque pas de traumatisme dans les BE...

La série 5000, ce sont les alliages ayant une grande résistance à la corrosion. Ils sortent grisâtres du bain de soude. Il s'anodise très bien, mais suivant l'alliage, la couche va du gris pâle au gris foncé. Du coup, plus la couche sera épaisse, moins vous pourrez faire de tons clairs. Mais si j'ai un châssis en tôle à faire, j'utiliserais du 5083 qui permet une couche très épaisse et solide ! En effet, il s'usine bien et, si sa résistance mécanique est moins performante qu'un 2017 ou un 7075, sa couche anodique sera bien plus résistante.

La série 6000, ce sont les alliages de chaudronnerie : Ils se soudent et se forme bien. Il s'usine pas trop mal. Ils sortent blanc du bain de soude et s'anodisent très bien avec de belles colorations grâce à une couche anodique bien transparente.

La série 7000, c'est pour les pièces à très fortes contraintes mécaniques. Ces alliages s'anodisent bien, mais la couche anodique n'est pas transparente ! Aussi, il est possible que votre coloration rouge ressorte fushia ! On peut contourner ce problème, mais il faut un peu d'expérience... nous verrons cela en phase de coloration.
 
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